La porte d'Herculanum

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Cette porte, découverte de 1763 à 1769, est d'une construction beaucoup moins ancienne que celle des premières murailles de Pompéi, et date évidemment du temps des Romains ; elle présente une grande arcade flanquée de deux plus petites destinées aux piétons. Cette arcade a 4 m. 30 de largeur, et sa hauteur, lorsqu'elle avait encore sa voûte, dut être de 6 m. 66 ; elle était fermée par une herse (1) dont on voit encore les coulisses dans les pieds-droits de la porte du côté de la campagne.

Ces coulisses sont intérieurement revêtues de stuc, ce qui paraît assez mal approprié à leur destination, car ce revêtement peu solide devait être en peu de temps totalement détruit par le frottement de la herse. Les petites arcades, larges de 1 m. 33, n'ont conservé de leurs voûtes que les arcs des entrées et quelques-uns des arcs-doubleaux à l'intérieur ; leur hauteur est de 2 m. 90 du côté de la ville et de 3 m. 25 à l'extrémité opposée, le sol étant incliné du dedans au dehors ; elles avaient des portes, et non des herses, ainsi que le témoignent les trous dans lesquels tournaient les pivots. Les trois arcades ouvraient sur un passage long de 18 m. 10, au fond duquel elles étaient répétées. Ces arcades intérieures étaient toutes trois garnies de portes. Le passage du milieu était découvert, de façon que, lorsque la herse était forcée, la seconde porte pouvait encore être défendue par des combattants placés sur les terrasses qui couvraient les passages laté-raux. La porte d'Herculanum est construite en briques et en moellons posés par assises alternatives et revêtues d'un beau stuc blanc. Au dehors de la ville, ce revêtement servait d'album, à en juger par la quantité d'inscriptions qu'on y trouva ; malheureusement la plupart étaient illi-sibles. A l'époque de la découverte, Winckelmann put constater que ces inscriptions avaient été tracées par-dessus d'autres qui s'y trouvaient antérieurement, et sur lesquelles on n'avait fait que passer une légère couche de blanc.


(1)  Ces herses, dont nous avons déjà vu un exemple à la basilique, portaient chez les Grecs les noms de Kataraktoi ou epirraktoi, et chez les Romains ceux de portae pendulae ou recidentes, et aussi de cataractae.
«Les anciens, dit Végèce, ménageaient devant les portes un réduit à l'entrée duquel était une herse, cataracta, suspendue avec des cordes ou des chaînes de fer ; et si les ennemis s'avisaient d'entrer, la herse tombait sur eux, les enfermait et les livrait aux assiégés.»