Ecole d'archéologie

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Une maison voisine de celle de Polybe et faisant face à la ruelle de Mercure et à la boulangerie a été restaurée et rendue habitable ; c'est là qu'est le siège d'une institution nouvelle qui fait le plus grand honneur au gouvernement italien et au surintendant des fouilles, le commandeur Fiorelli. Ce fut sur la proposition de ce savant qu'un décret royal du 13 juin 1866 établit à Pompéi une école d'archéologie pour l'étude et la description de ses monuments. Les élèves entretenus et logés dans la ville même prennent l'engagement d'y passer au moins deux années, et les places étant données au concours, les jeunes gens qui ont été admis sont, comme en France ceux de l'Ecole d'Athènes, tout naturellement désignés pour les chaires d'archéologie, de mythologie, de littérature grecque et latine, d'histoire et de géographie, vacantes dans les diverses universités du royaume. Après un premier concours resté sans résultat, un second fut ouvert le 2 janvier 1868 et décida l'admission de MM. Eduardo Brizio, de Turin, et Fr. Salvatore Dino, de Naples, qui sont aujourd'hui les premiers élèves de la nouvelle école ouverte le 15 mars de la même année. Une bibliothèque spéciale contenant tous les classiques grecs et latins, la plupart des ouvrages modernes se rapportant aux études archéologiques, enfin tous ceux qui traitent d'Herculanum et de Pompéi, est à leur disposition et à celle des savants qui viennent étudier les ruines. La pensée féconde qui a présidé à la fondation de l'école a déjà porté ses fruits. Avec la collaboration de leurs maîtres, les élèves ont commencé sous le titre de Giornale degli scavi di Pompei, nuova serie, la publication d'un recueil mensuel qui ne contient pas seulement la simple continuation du journal des fouilles, mais encore d'excellents articles sur les monuments découverts, sur des points d'archéologie et sur les nouveaux ouvrages se rattachant à l'étude de l'antiquité.

Quelques essais de moulage sur l'empreinte laissée par des portes et autres objets dans la cendre et le lapillo agglomérés et durcis par les torrents d'eau qui accompagnèrent l'éruption avaient été tentés depuis longtemps, quand en 1863 une pensée bien plus ingénieuse vint à l'esprit du commandeur Fiorelli. Les cadavres enveloppés par les cendres y avaient laissé après la destruction des chairs une cavité, un véritable moule ne contenant plus que le squelette desséché ; M. Fiorelli, faisant remplir de plâtre ce moule, a obtenu déjà par ce procédé la reproduction de cinq cadavres dans la pose où la mort les avait saisis. Nous parlerons bientôt des quatre corps moulés en 1863 ; un cinquième ne date que de 1868 et n'est pas encore exposé à la curiosité des voyageurs ; c'est celui qui est conservé dans l'une des salles de l'école d'archéologie et que nous reproduisons ici.

Squelette découvert en 1868

Ce malheureux fut trouvé couché à plat ventre dans une pièce à gauche de l'atrium de la maison de Gavius Rufus ; six autres squelettes étaient auprès de lui. Ce moulage, le mieux réussi de tous à l'exception de la jambe gauche qui n'a pu être reproduite, est aussi celui dont l'expression est la plus terrible ; c'est la personnification du désespoir poussé à son dernier paroxysme.