TRIUMPHUS (θρίαμβος)
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Triomphe, ou grande pompe militaire avec laquelle un
général victorieux et ses troupes entraient
dans Rome après l'heureux achèvement d'une
guerre importante. Le cortège entrait par la porta
triumphalis ; il traversait le Velabrum et le
Circus Maximus, montait la Via sacra et le
Forum jusqu'au temple de Jupiter Capitolin.
En tête marchait le corps entier du sénat, qui allait recevoir les troupes à la porte de Rome et les conduisait ensuite dans la ville.
Puis venaient des trompettes et des cors, qui précédaient une file de chariots chargés des dépouilles de l'ennemi, mêlés d'estrades portatives sur lesquelles étaient disposés les objets les plus remarquables par leur valeur ou la beauté du travail, mis ainsi en évidence et exposés au regards (voyez la gravure au mot ferculum, 2) ; en même temps la quantité et la valeur du butin, ainsi que les noms des provinces conquises, étaient affichés sur des planches fixées au somme de grandes perches (voyez la gravure au mot titulus, 1), et l'on portait ces écriteaux à côté des objets dont ils faisaient mention.
Ensuite venait une troupe de joueurs de flûte (tibicines) marchant devant la victime destinée au sacrifice, un taureau blanc dont la tête était ornée de bandelettes de laine (voyez la gravure au mot infulatus) et le dos d'une large bande d'étoffe de couleur éclatante. Derrière la victime s'avançait un corps de prêtres et leurs aides, avec tout ce qui servait au sacrifice.
Puis l'on voyait étalés les armes, les étendards et autres trophées pris sur les vaincus, immédiatement devant les généraux et les princes que l'on avait faits prisonniers, avec toute leur famille ; puis tous les captifs, chargés de fers.
Ensuite venaient les licteurs du général avec le costume civil, la toge, le front et les faisceaux couronnés de laurier (voyez les gravures aux mots lictor et fasces, 4), qui formaient un corps précédant immédiatment le triomphateur, revêtu de ses triumphalia et debout sur un char circulaire traîné par quatre chevaux (voyez la gravure au mot currus, 4). Il avait le front ceint d'une guirlande de laurier, et derrière lui un esclave public tenait au-dessus de sa tête une couronne d'or massif ornée de pierres précieuses (voyez la gravure au mot corona, 1). Ses plus jeunes enfants étaient placés dans le char avec lui, ceux qui avaient atteint l'âge mûr étaient à cheval auprès du char ou sur les chevaux qui le traînaient.
Derrière le général marchaient les officiers supérieurs, les legati, tribuni et equites, tous à cheval, et le cortège triomphal était fermé par le corps tout entier des légions, portant des branches de laurier dans leurs mains et des guirlandes du même feuillage autour de leurs têtes. Les soldats tantôt faisaient entendre des chansons composées en l'honneur de leur général, tantôt échangeaient des lazzis à ses dépens.
Pendant le cours de la marche triomphale, le cortège passait sous un arc temporairement érigé à cette fin, et qui prenait tout la largeur de la rue. Dans les premiers temps on l'abattait aussitôt après la fête ; mais plus tard on le remplaça par une construction permanente, en marbre ou en pierre (voyez la gravure au mot arcus, 5).
- Triumphus navalis. Pompe publique en l'honneur d'une grande victoire navale ; aucune oeuvre d'art ne nous en représente la disposition, et aucun texte ne nous l'explique (Liv. XVII, Epit).
Illustration complémentaire |
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Triomphe de Marc-Aurèle © Agnès Vinas |