BALINEAE
- Bains publics, où l'on pouvait prendre des bains d'eau chaude et d'eau froide aussi bien que des bains de vapeur, et qui avaient deux corps de pièces, l'un pour les hommes et l'autre pour les femmes (Varro, L.L. VIII, 48 ; IX, 64). On comprendra parfaitement le système d'après lequel les établissements des Romains étaient disposés, et la méthode ingénieuse de leur construction, si on jette les yeux sur le plan ci-joint et sur la description des deux corps de bains de Pompéi. Des vues et des perspectives des différentes pièces en détail sont données séparément sous chacun de leurs noms respectifs.
Ces bains avaient par la rue six entrées distinctes, 1,
2, 3, 4, 5, 6 : les trois premières étaient pour
ceux qui voulaient un bain ; 4 et 5, pour les esclaves et pour
différents besoins de l'établissement ; la
dernière donnait accès dans les bains des femmes,
qui n'avaient aucune communication avec l'autre corps de
bâtiment, beaucoup plus vaste. Commençons le tour
des bains par la première porte (1) au bout du plan,
à main gauche.
a. Latrina,
lieux d'aisance.
b. Cour découverte, entourée de tous
côtés par une colonnade : elle formait une sorte
d'atrium pour le
reste de l'édifice.
c c. Sièges de pierre le long d'un côté de
la cour, pour les esclaves qui attendaient que leurs
maîtres revinssent du bain, ou pour la commodité
des gens qui attendaient le retour de leurs amis.
d. Chambre qui servait de salle d'attente pour les baigneurs,
ou qui probablement était destinée au surveillant
des bains.
e. Autre latrina près de la seconde entrée
principale (2), d'où un corridor qui tourne brusquement
vers la droite conduit dans
A. L'apodyterium ou
chambre où l'on se déshabillait, et qui
communiquait avec chacune des entrées principales et avec
chacune des pièces où l'on prenait des bains
chauds ou froids.
f f. Sièges en maçonnerie de chaque
côté de la salle, où les baigneurs pouvaient
s'asseoir pour s'habiller et se déshabiller.
B. Le frigidarium ou
salle contenant le bain d'eau froide (baptisterium).
g. Chambre à l'usage du gardien des habits, qui prenait
soin des vêtements et les gardait à leurs
propriétaires pendant qu'ils prenaient le bain.
C. Le tepidarium ou
chambre tiède : on en maintenait l'atmosphère
à une chaleur agréable au moyen d'un brasier qu'on
y a retrouvé. Il servait à tempérer le
passage soudain du chaud au froid, quand le baigneur retournait
de la pièce chaude à l'air libre. C'était
aussi dans cet appartement qu'on se faisait frotter avec la strigile et oindre après
le bain (voy. la gravure au mot
aliptes) ; à cet effet, il était garni de
deux sièges de bronze qu'on y a trouvés, et dans
les murs étaient pratiqués tout autour de petits
réduits, qui formaient autant d'armoires ou de placards,
pour contenir les strigiles, les huiles, les parfums et les
autres objets nécessaires aux personnes qui ne les
apportaient pas avec elles. De là une porte conduisait le
baigneur dans
D. Le caldarium ou
étuve, qui contenait à une extrémité
(h) un bain d'eau chaude (alveus), et à l'autre le laconicum avec son bassin ou labrum (i). Le parquet de la
chambre était creux en dessous, et soutenu par de bas
piliers de briques ; les murs étaient garnis de tuyaux,
de telle sorte que toute la pièce étant
entourée d'air chaud, fourni par un fourneau voisin.
(Voy. la gravure aux mots
suspensura et
hypocaustum.)
l. Le fourneau, qui, outre l'usage mentionné ci-dessus,
échauffait aussi les chaudières contenant l'eau
pour les bains, à savoir
m. Le caldarium ou chaudière pour l'eau chaude
et
n. Le tepidarium ou
chaudière pour l'eau tiède.
p. Chambre pour les esclaves qui avaient soin du fourneau et de
ses dépendances : elle avait une entrée
séparée sur la rue (4), et deux escaliers : par
l'un on montait au toit, par l'autre on descendait au
fourneau.
q. Petit passage rattachant la pièce nommée en
dernier lieu avec
r. La cour où étaient gardés tous les
matériaux nécessaires pour cette partie de
l'établissement, tels que le bois, le charbon, etc. Elle
avait aussi son entrée séparée sur la rue
(5). Les restes de deux piliers qui supportaient dans l'origine
un toit ou un appentis sont encore visibles.
La partie du plan qui subsiste est occupée par un autre
corps de bain, destiné aux femmes. Il tient moins de
place, mais il est disposé d'après le même
principe. Il n'a qu'une entrée (6), qui donne
accès dans une petite salle d'attente (s), avec des
sièges pour le même usage que ceux qui sont
marqués c c dans le plus grand corps de
bâtiment.
E. L'apodyterium avec des
sièges de deux côtés (t t), et qui, comme le
premier que nous avons décrit, communique avec le frigidarium ou bain d'eau
froide (F) et avec le
tepidarium ou chambre tiède (G), par laquelle le
baigneur, comme nous l'avons déjà dit, se rendait
à l'étuve (H), pourvue également à
une de ses extrémités du
laconicum et du
labrum (u) et de l'alveus ou bain d'eau chaude (w), du
côté qui touchait au fourneau et aux
chaudières. Celles-ci étaient placées d'une
façon si convenable qu'elles fournissaient les deux corps
du bain d'air chaud et d'eau chaude avec un seul appareil. Dans
ces bains pour les femmes, le tepidarium avait un parquet
soutenu sur des piliers et des murs pourvus de tuyaux, ce qui
n'existait pas dans la pièce correspondante du plus grand
corps de bâtiment.
- Vitruve (VI, 5, 1) se sert du même terme pour désigner un bain privé dans une maison particulière ; mais, suivant Varron (l.c.), ce n'est pas là la signification véritable. Voyez balineum.
Illustration complémentaire |
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Thermes de Trajan à Rome © Agnès Vinas |