Prosper Jolyot de Crébillon, dit
Crébillon Père (1674-1762), auteur de
tragédies dites «classiques», doit
à son goût pour la violence
grand-guignolesque d'être plutôt
considéré comme l'un des
précurseurs du mélodrame.
Après avoir commencé sa carrière
dramatique, avec La mort des enfants de Brutus,
par les horreurs de l'histoire romaine, puis
épuisé celles du mythe des Atrides
inspirée de la tragédie grecque, il
s'attaqua à Catilina, qu'il mit trente
ans à achever, ce qui faisait dire à deux
qui attendaient impatiemment le chef d'oeuvre
annoncé : Quousque tandem...
Achevée sur les instances de la marquise de
Pompadour, la pièce fut
représentée pour la première fois
le 12 décembre 1748 et suscita une
déception à la mesure de l'attente. Voyez
à ce sujet ce qu'en dit Grimm dans ses Nouvelles
littéraires.
Libertés considérables prises avec
l'Histoire, ambiguïté psychologique d'un
Catilina qui se poignarde en scène,
répliques interminables et dialogues peu
inspirés... Quelques années plus tard, le
grand rival de Crébillon, Voltaire, n'aurait
pas de peine à donner à la figure de
Cicéron un peu plus de panache.
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