Curie

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Ce monument fut découvert de 1817 à 1818. Sa forme tout à fait inconnue jusqu'à ce jour, l'absence complète d'inscriptions, de statues, de peintures qui puissent fournir quelques indices, enfin sa ruine presque totale, rendent sa destination fort incertaine. On le prit d'abord pour un temple, puis le voisinage du temple d'Auguste fit penser à quelques antiquaires qu'il avait pu être destiné à la réunion des Augustales ; mais il n'y avait aucune communication entre les deux édifices, et d'ailleurs aucune preuve n'était apportée à l'appui de cette supposition.

Les auteurs qui ont cru voir ici un comitium, lieu où le peuple votait pour l'élection des magistrats, n'ont pas réfléchi que le plan de ces ruines ne s'accorde nullement avec les renseignements laissés par les écrivains de l'antiquité. Jusqu'à plus ample informé, nous croyons donc devoir nous en tenir à l'opinion généralement reçue qui reconnaît dans cet édifice une Curie ou Senaculum, lieu consacré aux assemblées des principaux magistrats de la ville, sa position sur le Forum rendant cette hypothèse assez vraisemblable (1).

La Curie se composait d'une grande salle rectangulaire A, richement décorée, large de 18 mètres, longue de 20, terminée au fond par un hémicycle B ; sa construction en briques à plat et en petites pierres de tuf, disposées en opus reticulatum et revêtues de marbre, ne permet pas de douter qu'elle ne date de l'époque de la domination romaine ; malheureusement, de tous ces marbres il ne reste que quelques parties de dallage, une moitié de base du pilastre a, et un fragment de chambranle b. Au milieu de la salle, sur un pavé de marbre et sur un degré, s'élève un massif carré C, qui fut un autel ou le piédestal d'une statue. Deux autres piédestaux se trouvent dans deux grandes niches ou renfoncements carrés D E placés aux deux côtés de l'édifice et durent également porter des statues, à moins que, comme Gau le suppose, ce n'aient été des autels destinés à l'accomplissement de certains rites religieux usités dans les assemblées politiques. Le même auteur croit, et cette conjecture est parfaitement admissible, que l'architrave de ces niches était soutenue par deux colonnes, comme on l'observe aux chapelles du Panthéon de Rome ; en effet, on voit encore dans le sol les dés de pierre qui les portaient. Dans le renfoncement E se trouve l'entrée de plusieurs salles F. placées derrière l'hémicycle, et dont la destination n'est pas moins problématique que celle de la salle principale. On pourrait pourtant, dans l'hypothèse de la Curie, y voir un dépôt pour les archives. En avant des huit autres niches, c, d, e, f, g, h, i, k, le soubassement de briques faisant une légère saillie semble former autant de piédestaux ; enfin, un piédestal plus grand l occupant le fond de l'hémicycle portait une statue assise, ou plutôt, à en juger par sa largeur qui n'est pas moindre de 4m 85, put servir de tribunal aux magistrats qui présidaient l'assemblée.


(1)  Vitruve, V, 2.