Une datation controversée

La plupart des érudits s'accordent à dater globalement le vase de Portland dans l'intervalle de 50 avant JC à la fin du Ier siècle apr.JC.

Une datation plus fine ne peut reposer que sur des critères stylistiques, et donc sur des comparaisons avec d'autres oeuvres que l'on puisse dater. Dans un article de 1990, les professeurs Kenneth Painter et David Whitehouse ont proposé la décade 30-20 avant JC ; voici leurs arguments :

Si le tailleur du vase de Portland est effectivement Dioscoride, qui a longuement travaillé pour la gens Julia et pour Auguste, il est probable que le vase date des années 20 avant JC.

Pourtant, en 2003 le professeur américain Jérôme Eisenberg a tenté de prouver dans un article de Minerva (14.5) que, si le verre était bien d'origine romaine, la gravure de la frise du vase datait en fait du XVIe siècle. Il a donc supposé qu'il pouvait s'agir d'un objet romain inachevé ou endommagé, qu'un artiste de la Renaissance aurait repris et retravaillé. Voici quelques-uns de ses arguments :

Cette hypothèse a évidemment suscité des réactions plus ou moins vives dans la communauté scientifique. Les chimistes du Bristish Museum ont clairement prouvé, par des analyses de la composition des deux couches, et en particulier de la couche blanche, que le verre était indubitablement d'époque romaine, ce qui rend bien fragile l'hypothèse d'une gravure à la Renaissance. Susan Walker a par ailleurs objecté que la technique du verre-camée n'avait été comprise que récemment (cf les recherches de Pargeter et Northwood), ce qui interdisait d'envisager une fabrication à la Renaissance. Elle a aussi répondu à l'argument de l'incohérence des motifs iconographiques par une nouvelle hypothèse qui a le mérite de proposer cette fois une lecture parfaitement admissible.